jeudi 20 août 2009

Jour 184...

Les rayons du soleil se faufilent entre les languettes des stores horizontaux pour venir chatouiller mon visage. J'ouvre les yeux, en ce matin du 184ième jours, et une étrange sensation d'un manque ou d'une absence m'envahie et dessine une expression de stupéfaction sur mon visage endormi. Elle se métamorphose rapidement en une inquiétude; que manque-t-il ? Les yeux grands ouverts, je regarde de gauche à droite dans la chambre à la recherche d'un indice qui pourrait élucider ce mystère et aussitôt c'est une émotion de surprise qui s'impose. Surpris de ne ressentir aucune douleur. C'est impossible, je dois rêver.

Je me lève doucement pour ne pas la réveiller. Je peste contre le craquement du lit qui semble produire un vacarme insupportable. Debout au pied de mon lit, nu au milieu de la chambre, la douleur dors toujours. Pour la première fois en 184 jours, je me sens bien. Une étrange sensation dont j'avais oublié le goût raffiné et exquis. Immobile, j'en savoure les moindres parcelles. Une sensation qu'on ne sait pas apprécier quand on est en santé mais qui est presque jouissive aujourd'hui, après tous ces jours d'absence.

Je prend ma douche, m'habille et descend déjeuner, je suis toujours seul, la douleur n'a pas daigné donner signe de vie. Une sensation de bonheur irradie mon cerveau et me contraint à sourire. Aujourd'hui, pour la première fois depuis si longtemps, je vais passer toute la journée debout.

J'enfile mes godasses et sort à l'extérieur pour prendre ma première marche estivale de l'année quand une violente décharge me frappe au dos, je m'effondre. D'un sursaut, je me réveille en douleur. Tout n'était qu'un rêve. La douleur est toujours là, fidèle à son habitude, elle s'est éveillée avant moi. Sa ténacité et son intensité auront bientôt raison de ma raison. Cette sensation de vivre avec une lame qui vous traverse le dos et le bas du ventre en permanence gruge tranquillement notre esprit pour nous rendre sénile. On en vient à vouloir que tout s'arrête pour ne plus rien ressentir.

Il est évident qu'encore aujourd'hui, je ne prendrai pas de marche santé mais je devrai plutôt m'étendre, comme à chaque jour, pour faire diminuer l'intensité de cette douleur enivrante. Cette sensation d'absence de douleur, même fictive et éphémère, me laisse un goût d'optimiste. Peut-être qu'aujourd'hui, je n'aurais pas envi de mettre en terme à tout ceci…

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